Édito #1
«Le résidu offensif»

«Appendices» est le prolongement d’un organe dont il fait le constat. Il est un limes, un espace transitoire et fluctuant, où se cotoient des dynamiques. Il n’est ni une superposition, ni une accumulation, mais une articulation de sensibilités qui nous entourent. Il trouve son énergie et son organicité dans différents passages. Il est un entrelacs de poétiques et de pratiques contemporaines, le témoignage semestriel d’une création. Son esthétique se confirmera par la connivence de tous les travaux. La présence de chaque oeuvre est dictée par notre engagement et la rencontre de personnes qui ont une démarche active. Nous ne voulons pas faire l’illustration ou l’affirmation d’un thème, ni un catalogue... mais simplement mettre en avant la création. Nous ne sommes pas une institution, nous sommes une interface qui met en avant une pluralité de pratiques engagées. Cette revue est la protestation d’une pensée viscérale qui prend son sens dans et par le geste, l’action. Elle se fonde dans un appétit de rencontres, d’engagements plastiques et politiques, à un moment où les mots, les images et les idées sont détournés afin de mieux diriger, à une époque où notre président, M. N.S. cite Guy Môquet. A contrario notre projet n’est pas de manipuler, seulement de réaliser, dans l’urgence, un objet diacritique à la frontière du sensible et du décisif. La seule prétention de cette revue est d’exister par la configuration d’un schème articulatoire de résidus. Elle est dépendante, de façon aléatoire et ponctuelle, des organes qui l’entourent.
Christophe Lopez